Le compositeur prend lui aussi la parole, par deux fois, au cours de la représentation, dont il est partie prenante : c’est lui qui pilote en temps réel, avec Thomas Goepfer (réalisateur en informatique musicale à l’IRCAM), la partie électronique de la musique. Celle-ci, en partie improvisée et très séduisante, mobilise à la fois douze musiciens « traditionnels » (l’ensemble luxembourgeois United Instruments of Lucilin, dirigé avec maestria par Julien Leroy), et cette « machine » sonore, comme la désigne Manoury, qui manipule et transforme les sons en direct, et se met, d’une manière très symbolique, à fonctionner sur le mode de la réaction en chaîne, juste avant qu’une explosion libère quatre mille litres d’eau sur le plateau (Kein Licht est aussi une performance scénographique et technologique) et le plonge dans le noir total…